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 Victor HUGO (1802-1885) Et non le créancier livide du passé.

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MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Et non le créancier livide du passé.   Victor HUGO (1802-1885) Et non le créancier livide du passé. Icon_minitimeLun 5 Déc - 23:38

Et non le créancier livide du passé.
Hélas! des oppresseurs naissent les terroristes ";
Il n'est pas bon d'avoir, ô vieilles races tristes,
Pour père le haillon et pour mère la nuit;
L'ignorance appartient au mal qui la séduit,
La misère au front morne élève mal les âmes.
La multitude peut jeter d'augustes flammes.
Mais qu'un vent souffle, on voit descendre tout à coup
Du haut de l'honneur vierge au plus bas de l'égout
La foule, cette grande et fatale orpheline;
Et cette Jeanne d'Arc se change en Messaline.
Ah! quand Gracchus se dresse aux rostres foudroyants,
Quand Cinégyre " mord les navires fuyants,
Quand avec les Trois-cents, hommes faits ou pupilles,
Léonidas s'en va tomber-aux Thermopyles,
Quand Botzaris surgit, quand Schwitz confédéré
Brise l'Autriche avec son dur bâton ferré,
Quand l'altier Winkelried, ouvrant ses bras épiques;
Meurt dans l'embrassement formidable des piques,
Quand Washington combat, quand Bolivar paraît,
Quand Pélage rugit au fond de sa forêt,
Quand la Convention impassible tient tête
A trente rois, mêlés dans la même tempête;
Quand, liguée et terrible et rapportant la nuit,
Toute l'Europe accourt, gronde et s'évanouit,
Comme aux pieds de la digue une vague écumeuse,
Devant les grenadiers pensifs de Sambre-et-Meuse
C'est le peuple; salut, ô peuple souverain!
Mais quand le lazzarone ou le transteverin .
De quelque Sixte-Quint baise à genoux la crosse,
Quand la cohue inepte, insensée et féroce,
Etouffe sous ses flots, d'un vent sauvage émus,
L'honneur dans Coligny, la raison dans Ramus,
Quand un poing monstrueux, de l'ombre où l'horreur flotte,
Sort, tenant aux cheveux la tête de Charlotte
Pâle du coup de hache et rouge du soufflet 16,
C'est la foule; et ceci me heurte et me déplaît;
C'est l'élément aveugle et confus; c'est le nombre;
C'est la sombre faiblesse et c'est la force sombre.
Certes, nous vénérons Sparte, Athènes, Paris,
Et tous les grands forums d'où partent les grands cris;
Mais nous plaçons plus haut la conscience auguste.
Tout un peuple égaré ne pèse pas un juste;
Tout un océan fou bat en vain un grand coeur.
Le nombre, .masse obscure et facile au vainqueur,
Souvent rit des martyrs et trahit les apôtres;
Et le droit n'est pas là; nous ne voulons, nous autres
Ayant Danton pour père et Hampden pour aïeul,
Pas plus du tyran Tous que du despote Un Seuil.
Le droit est au-dessus de Tous; nul vent contraire
Ne le renverse; et Tous ne peuvent rien distraire
Ni rien aliéner de l'avenir commun.
Le peuble souverain de lui-même, et chacun
Son propre roi; c'est là le droit. Rien ne l'entame.
Quoi! l'homme que voilà qui passe, aurait mon âme!
Honte! il pourrait demain, par un vote .hébété,
Prendre, prostituer, vendre ma liberté!
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