Eh bien, allons! mentant, pillant, volant, broyant,
Coalisez-vous tous! que ce soit effrayant!
Nous sommes prêts au deuil, à la mort, au martyre.
Que d'un coup de collier le genre humain s'en tire!
Frappez-nous, percez-nous! Traversons, s'il le faut,
Avec le dernier camp, le dernier échafaud!
Qu'il soit hideux, devant la terre intimidée,
Ce duel sombre où la force a terrassé l'idée!
Que le passé se rue et morde l'avenir!
Qu'Haynau vienne tuer et Mastaï bénir!
Qu'ils soient les éperviers, Seigneur, et nous les proies!
Que nos poignets gonflés saignent sous les courroies!
Qu'on nous jette à l'exil, au bagne, à la prison!
Que sur le coteau noir, tumeur de l'horizon,
L'affreux gibet, squelette aux sinistres vertèbres,
Se dresse! Que l'esprit des antiques ténèbres
Risque l'un après l'autre, et tire coup sur coup
Ses monstres de sa poche, et fasse son va-tout,
Et joue en rugissant sur sa dernière carte