UNE VOIX AU FOND DE L'INFINI
Je suis là.
UN GRENIER
L'hiver. Un grabat.
UN PAUVRE. Sa famille près de lui.
LE PAUVRE
Je ne crois pas en Dieu.
LE PAPE, entrant.
Tu dois avoir faim. Mange.
Il partage son pain et en donne la moitié au pauvre.
LE PAUVRE
Et mon enfant ?
LE PAPE
Prends tout.
Il donne à l'enfant le reste de son pain.
L'ENFANT, mangeant.
C'est bon.
LE PAPE, au pauvre.
L'enfant, c'est l'ange.
Laisse-moi le bénir.
LE PAUVRE
Fais ce que tu voudras.
LE PAPE, vidant une bourse sur le grabat.
Tiens, voici de l'argent pour t'acheter des draps.
LE PAUVRE
Et du bois.
LE PAPE
Et de quoi vêtir l'enfant, la mère,
Et toi, mon frère. Hélas ! cette vie est amère.
Je te procurerai du travail. Ces grands froids
Sont durs. Et maintenant parlons de Dieu.
LE PAUVRE
J'y crois.