PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Victor HUGO (1802-1885) Maintenant, que chacun sonde son propre abîme.

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Victor HUGO (1802-1885) Maintenant, que chacun sonde son propre abîme. Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Maintenant, que chacun sonde son propre abîme.   Victor HUGO (1802-1885) Maintenant, que chacun sonde son propre abîme. Icon_minitimeSam 31 Déc - 12:24

Maintenant, que chacun sonde son propre abîme.
Voyons, quiconque vit, faible, fort, grand, infime,
Riche, pauvre, l'heureux, celui qui va pieds nus,
Les passants de la rue et les premiers venus,
Celui qui perd sa vie et celui qui la gagne,
Nous tous, supposons-nous portés sur la montagne,
Supposons-nous l'enfant, l'ignorant, l'innocent,
Avec le genre humain sous nos regards gisant,
Et la terre à nos pieds, vertigineuse et grande,
Qu'on nous donne! - A présent, qu'une voix nous demande
A nous qui sommes là, béants, sans point d'appui :
- Est-il un seul de vous qui réponde de lui?
Est-il un seul de vous qui dise : Je suis l'être
Que n'éblouira point cette vaste fenêtre
Du pouvoir radieux, gigantesque et charmant;
L'âme supérieure à l'empoisonnement;
Je suis l'enfant plus sage et plus fort que l'ivresse,
Et je ne croirai point la voix qui me caresse;
La terre apparaîtra comme un banquet joyeux,
Le monde s'offrira, je fermerai les yeux;
On me tendra l'orgueil, la volupté, la gloire,
Et je refuserai, moi l'ignorant, d'y boire;
Moi qui ne saurai rien, je devinerai tout!
Est-il un seul de vous qui verra tout à coup,
Grâce aux hommes de ruse et de scélératesse,
S'ouvrir, sous sa faiblesse et sous sa petitesse,
Ce gouffre de splendeur, sans en devenir fou?
Devant le monde entier fléchissant le genou
Et la toute-puissance étoilée et terrible,
Est-il un seul de vous qui s'affirme infaillible? -
Qui donc, hors Jésus-Christ, osera dire : Moi!

Reculez, reculez devant ce gouffre: roi!
Devant ce noir sommet des vertiges : le trône!

O vivants, soyez bons, priez, faites l'aumône.
A qui l'aumône? A tous. Souvenez-vous qu'ici
La compassion sainte est une aumône aussi,
Et que la charité qui nourrit et désarme,
Tombe des mains obole et tombe du coeur larme!
Revenir en haut Aller en bas
 
Victor HUGO (1802-1885) Maintenant, que chacun sonde son propre abîme.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Victor HUGO (1802-1885) Abîme - L'Homme
» Victor HUGO (1802-1885) Abîme - La Voie Lactée
» Victor HUGO (1802-1885) Maintenant, largesse au prétoire !
» Victor HUGO (1802-1885) Maintenant il se dit : l'empire est chancelant
» Victor HUGO (1802-1885) Le calcul, c'est l'abîme. Ah'! tu sors de ta sphère

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: