PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Charles Bordes. (1711-1781) Isolement

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Charles Bordes. (1711-1781) Isolement Empty
MessageSujet: Charles Bordes. (1711-1781) Isolement   Charles Bordes. (1711-1781) Isolement Icon_minitimeMer 14 Mar - 23:59

Isolement
À Gérard, poète.

Les grand’s forêts renouvelées
La solitude des vallées
Clôses d’effroy tout à l’entour!
Ronsard

Sous le soleil torride au beau pays créole,
Où l’Africain se courbe au bambou de l’Anglais,
Encontre l’ouragan, le palmier qui s’étiole
Aux bras d’une liane unit son bois épais.

En nos antiques bois, le gui, saint parasite,
Au giron d’une yeuse et s’assied et s’endort;
Mêlant sa fragile herbe, et subissant le sort
Du tronc religieux qui des autans l’abrite.

Gui! liane! palmier! mon âme vous envie!
Mon coeur voudrait un lierre et s’enlacer à lui.
Pour passer mollement le gué de cette vie,
Je demande une femme, une amie, un appui!

- Un ange d’ici-bas?... une fleur, une femme?...
Barde, viens, et choisis dans ce folâtre essaim
Tournoyant au rondeau d’un preste clavecin. -
Non; mon coeur veut un coeur qui comprenne son âme.

Ce n’est point au théâtre, aux fêtes, qu’est la fille
Qui pourrait sur ma vie épancher le bonheur:
C’est aux champs, vers le soir, groupée en sa mantille,
Un Werther à la main sous le saule pleureur.

Ce n’est point une brune aux cils noirs, l’air moresque;
C’est un cygne indolent; une Ondine aux yeux bleus
Aussi grands qu’une amande, et mourants, soucieux;
Ainsi qu’en réfléchit le rivage tudesque.

Quand viendra cette fée? - En vain ma voix l’appelle!
Apporter ses printemps à mon coeur isolé.
Pourtant jusqu’aux cyprès je lui serais fidèle!
Sur la plage toujours resterai-je esseulé?

Sur mon toit le moineau dort avec sa compagne;
Ma cavale au coursier a donné ses amours.
Seul, moi, dans cet esquif, que nul être accompagne,
Sur le torrent fougueux je vois passer mes jours.
Revenir en haut Aller en bas
 
Charles Bordes. (1711-1781) Isolement
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Charles Bordes. (1711-1781) CHANT V
» Charles Bordes. (1711-1781) Le Rempart
» Charles Bordes. (1711-1781) Prologue
» Charles Bordes. (1711-1781) Rêveries
» Charles Bordes. (1711-1781) Bénoni

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: