Une Grecque
Elle a cette beauté des sybilles antiques :
L'éclat de son front pur se compare aux jasmins;
Et sous la coiffe torse, ouvrage de ses mains,
Ondulent à plis lourds ses tresses magnifiques;
Pareil aux rythmes bleus qui naissent des matins,
Son geste a la douceur des lyres extatiques;
Son sourire est l'écho des bouches séraphiques
Et l'aurore à ses lèvres a donné ses carmins.
Ô grecque! ton prestige est grand comme ton âme...
Sans doute ils sont nombreux ceux dont le coeur s'enflamme
Aux mystiques attraits de ton grand oeil foncé.
Pour moi qui chante ainsi sur la frêle mandore,
Au chasse enivrement de ton nom prononcé,
Je ne t'ai jamais vue et pourtant je t'adore.