A M. P.-C. BEAULIEU
RÉPONSE
Oh! qu'ils sont beaux ces jours où la sainte espérance
Entonnait dans mon âme un chant plein de douceur!
Mon rêve se brisa, je connus la souffrance
Et pleurai, mais en vain, ces moments de bonheur...
Berthe vivait pour moi; j'avais sa confiance.
D'un amour grandissant nous goûtions la saveur;
Le prêtre allait bientôt bénir notre alliance,
Mais Berthe un soir partit pour un monde meilleur!
Je souffre maintenant-oui, je souffre en silence-
Et pourtant je bénis l'austère Providence
Qui me versa l'absinthe et lui tendit le miel!
Je garderai toujours, mon ami, souvenance
De celle qui dora longtemps mon existence
Et brille désormais dans les splendeurs du ciel!
Avril 1880.