Biographie
Il eut de la réputation dans son temps, jouit de la protection de plusieurs grands personnages, entre autres de Richelieu, dont il fut quelquefois le collaborateur et qui lui donna une fois 600 livres pour 6 mauvais vers. Il fut un des premiers membres de l'Académie française. Il épousa successivement trois de ses servantes ; son inconduite le réduisit à la misère.
On a de lui :
des poésies (tragédies, pastorales, etc.), parmi lesquelles on remarque le Banquet des poètes, 1646, et de nombreuses épigrammes ;
des traités assez estimés sur la poésie morale, le sonnet, l'églogue, réunis sous le titre d'Art poétique, 1658 ;
des traductions, entre autres, celles des Couches de la Vierge, de Jacopo Sannazaro, et de Scévole de Sainte-Marthe.
Très épris de sa femme Claudine Le Nain, il voulut la faire passer aussi pour poétesse, et composa des écrits signés d'elle. Se sentant mourir, il lui rédigea une dernière pièce où elle déclarait vouloir renoncer à la poésie avec la mort de son époux. Personne ne fut dupe, et surtout pas Jean de La Fontaine, qui rima une épigramme à ce sujet.
Dans sa jeunesse, il avait fait partie du groupe de jeunes poètes libertins qui entouraient Théophile de Viau ; il est l'auteur du sizain placé en tête du recueil du Parnasse satyrique et qui en dévoilait le contenu :
Tout y chevauche, tout y fout,
L'on fout en ce livre par tout,
Afin que le lecteur n'en doute ;
Les odes foutent les sonnets,
Les lignes foutent les feuillets,
Les lettres mêmes s'entrefoutent !
Son fils est François Colletet.
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J'adore les longs silences, je m'entends rêver...
James
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