Le portrait de Claudine, 1652.
Sonnet 43.
Toy qui sçais tout ton art, et tout ce qu' il ignore,
Qui fais revivre Apelle en tes nobles portraits ;
Peintre, graces à toy, la nymphe que j' adore,
Sur ce throsne animé fait regner ses attraits.
Voila le mesme front de Venus, et de Flore,
Voyla son vif esclat qui ne s' esteint jamais ;
Voyla ses yeux brillans, plus que ceux de l' aurore,
Qui m' esclairent de loin, et me bruslent de pres.
Mais ne l' acheve pas, cette beauté divine,
Ce portrait merveilleux des graces de Claudine,
Si tu veux conserver le reste des humains ;
Ces yeux, ces beaux tyrans des innocentes ames,
Nous ont assez bruslez de leurs vivantes flames,
Sans nous brusler encor des flames que tu peins.