Autre sonnet tiré du mesme poëme.
Sus pasteurs, à l' envy celebrons cette feste,
Scevole s' est assis dans le throsne des dieux ;
Les rayons eternels qui couronnent les dieux,
Se joignent aux lauriers qui couronnent sa teste.
Par luy nous depitons la foudre et la tempeste
Qui corrompoient nostre air, d' un air contagieux ;
Tout nous flatte l' esprit, tout nous charme les yeux
Et tout ce qui nous plaist devient nostre conqueste.
Dans la possession d' un si riche thresor,
Nous verrons desormais briller un siecle d' or,
Plus heureux que celuy de Saturne, et de Rhée.
Et nos sens satisfaits pourront douter un jour
Qui de ces deux climats fut le ciel empyrée ;
Ou du throsne des dieux, ou de nostre sejour.