Aux peres qui estoient aux lymbes.
Sur le mesme sujet.
Sonnet.
Cessez vos pleurs, ô vous trouppe fidele,
Dieu fait cesser l' excez de son courroux ;
Puis qu' il fait voir combien il vous est doux,
Qu' il voye aussi l' ardeur de vostre zele.
Anne a conceu la divine pucelle,
Gage sacré du salut de vous tous ;
Ce jour doit estre autant heureux pour vous,
Comme il est saint et glorieux pour elle.
Dieu pour vous mettre en pleine liberté,
A mis sa mere en la captivité,
Du chaste flanc qui le porte et l' enserre ;
Consolez-vous, peres, en ces bas lieux ;
Pour elle ouvrant les portes de la terre,
Il va pour vous ouvrir celles des cieux.