PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 3 SCENE 6

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 3 SCENE 6 Empty
MessageSujet: Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 3 SCENE 6   Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 3 SCENE 6 Icon_minitimeMer 1 Aoû - 16:06

ACTE 3 SCENE 6

Manlius, Rutile.

Manlius.
Par quel bonheur extrême
vous puis-je...

Rutile.
En me servant, vous vous servez vous-même.
Seigneur, il vous souvient des sermens que j' ay faits,
lors qu' avec nos amis, j' embrassay vos projets.
Je juray devant tous, que, si j' avois un frere,
pour qui m' interessât l' amitié la plus chere ;
quand tous deux, en même heure, ayant reçû le jour,
nourris sous mêmes soins, dans le même sejour,
le ciel auroit uni, par les plus fortes chaines,
nos voeux, nos sentimens, nos plaisirs et nos peines,
si ce frere si cher, troublé du moindre effroy,
me pouvoit faire en luy craindre un manque de foy,
par moy-même aussi-tost, sa lâcheté punie
previendroit nôtre perte, et son ignominie.
Vous louâtes, seigneur, ce noble sentiment,
et chacun, aprés vous, fit le même serment.

Manlius.
Hé bien ?

Rutile.
Voicy le temps qu' un effort necessaire
doit de vôtre serment prouver la foy sincere.

Manlius.
Sur qui ?

Rutile.
Sur vôtre ami. Je vous l' avoit prédit :
tandis qu' il m' écoutoit, réveur, triste, interdit,
les yeux mal assûrez, il m' a trop fait connoître
un repentir secret, dont il n' est pas le maître.
L' horreur de Rome en feu l' a fait frémir d' effroy ;
et ne l' avez-vous pas observé comme moy ?
Ces preuves à vos yeux ne sont pas évidentes :
mais, selon nos sermens, elles sont suffisantes.
Nous sommes convenus que, dans un tel dessein,
le soupçon bien souvent doit passer pour certain ;
et qu' il vaut mieux encor, dans un doute semblable,
immoler l' innocent, qu' épargner le coupable.
Servilius luy-même en est tombé d' accord.
De luy, de son ôtage il a conclu la mort :
et si quelque pitié, s' emparant de nôtre ame,
force nôtre fureur d' épargner une femme,
qu' elle soit en lieu seur gardée étroitement,
et qu' il soit immolé, luy, qui rompt le serment.

Manlius.
Et qui l' immolera ? Vous ? Que m' osez-vous dire ?
Quelle est cette fureur, qu' un soupçon vous inspire ?
Sçachez que, devant moy, par tout autre outragé,
son honneur, par ce bras, seroit déja vangé.
Mais je vous rends justice, et croy que cette offence
est un effet en vous de trop de prévoyance.
Faites-moy même grace, et calmant vôtre effroy,
du choix de mes amis reposez-vous sur moy.
Songez que ce soupçon est une peur subtile,
et par là qu' il sied mal au grand coeur du Rutile.

Rutile.
En vain vous me quittez. Il faut qu' en cet instant
j' éclaircisse, avec vous, ce soupçon important.
Revenir en haut Aller en bas
 
Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 3 SCENE 6
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 1 SCENE 1
» Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 5 SCENE 7
» Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 1 SCENE 2
» Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 4 SCENE 1
» Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 5 SCENE 8

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: