II
Nous nous sommes assis au bois
Dans les clairières endormantes.
Mon esprit naguère aux abois
Se rassure à l'odeur des menthes.
Le vent, qui gémissait hier,
Aujourd'hui rit et me caresse.
Les oiseaux chantent. Je suis fier,
Car j'ai retrouvé ma maîtresse.
La rue a de joyeuses voix,
Les ouvrières sous leurs mantes
Frissonnent, en courant. Je vois
Les amants joindre les amantes.
Aux cafés, voilà le gaz clair,
Lumière vive et charmeresse.
Il y a du bonheur dans l'air,
Car j'ai retrouvé ma maîtresse.
Et dans tes bras, sur tes seins froids,
J'ai des lassitudes charmantes.
Qu'as-tu fait au loin? Je te crois,
Que tu sois vraie ou que tu mentes.
Tes seins berceurs comme la mer,
Comme la mer calme et traîtresse,
M'endorment... Plus de doute amer!
Car j'ai retrouvé ma maîtresse.
ENVOI
A toi, merci! chemin de fer,
J'étais seul; mais un soir d'ivresse,
Tu m'as tiré de cet enfer,
Car j'ai retrouvé ma maîtresse.