ELEGIES MA CHAMBRE
Ma demeure est haute,
donnant sur les cieux ;
la lune en est l' hôte
pâle et sérieux.
En bas que l' on sonne,
qu' importe aujourd' hui ?
Ce n' est plus personne,
quand ce n' est pas lui !
Aux autres cachée,
je brode mes fleurs ;
sans être fâchée,
mon âme est en pleurs ;
le ciel bleu sans voiles,
je le vois d' ici ;
je vois les étoiles,
mais l' orage aussi !
Vis-à-vis la mienne
une chaise attend :
elle fut la sienne,
la nôtre un instant ;
d' un ruban signée,
cette chaise est là,
toute résignée,
comme me voilà !