ELEGIES AMOUR
Ce que j' ai dans le coeur, brûlant comme notre âge,
Si j' ose t' en parler, comment le définir ?
Est-ce un miroir ardent frappé de ton image ?
Un portrait palpitant né de ton souvenir ?
Vois ! Je crois que c' est toi, même dans ton absence,
Dans le sommeil. Eh quoi ! Peut-on veiller toujours ?
Ce bonheur accablant que donne ta présence
Trop vite épuiserait la flamme de mes jours.
Le même ange peut-être a regardé nos mères,
Peut-être une seule âme a formé deux enfants.
Oui, la moitié qui manque à tes jours éphémères,
Elle bat dans mon sein, où tes traits sont vivants !
Sous ce voile de feu j' emprisonne ta vie.
Là, je t' aime, innocente, et tu n' aimes que moi.
Ah ! Si d' un tel repos l' existence est suivie,
Je voudrais mourir jeune, et mourir avec toi !