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 Théodore Agrippa d’Aubigné.

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James
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Théodore Agrippa d’Aubigné. Empty
MessageSujet: Théodore Agrippa d’Aubigné.   Théodore Agrippa d’Aubigné. Icon_minitimeJeu 25 Fév - 19:09

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci.
Son fils Constant d'Aubigné abjure le protestantisme en 1618 et mène une vie de débauche, dans son château de Maillezais avant de tuer sa première femme, surprise en flagrant délit d’adultère, puis de se remarier pour donner naissance à Françoise d'Aubigné, qui devient la Marquise de Maintenon et la maîtresse puis l'épouse du roi de France Louis XIV1.

Élevé dans la religion calviniste, dont il fut un fervent partisan tout au long des guerres de religion qui secouèrent la fin du xvie siècle, Agrippa d’Aubigné fut placé, à l’âge de dix ans, en pension à Paris, chez Couprie humaniste célèbre (1562). L’année suivante, son père Jean d’Aubigné meurt à Orléans, alors assiégée par le duc de Guise (1563).
Envoyé à Genève en 1565, Agrippa d’Aubigné y poursuivit ses études sous la direction de Théodore de Bèze. Lorsque éclata la deuxième guerre de religion (1567-1568), il s’engagea sans hésiter dans l’armée protestante. Après une courte paix en 1568, les hostilités reprirent de plus belle. D’Aubigné participant aux batailles, comme aux pourparlers de paix, il était, à la suite d’un duel, absent de Paris durant les massacres de 1572 mais il en garda une rancune tenace à la monarchie. Les Tragiques conservent la trace des visions d’horreur dont il fut le témoin.
C’est à cette époque qu’il se lie avec le jeune roi de Navarre, qui le nomma son écuyer au mois d’août 1573. Le futur Henri IV était, après la Saint-Barthélémy, étroitement surveillé à la Cour de France. On ignore si, comme lui, d’Aubigné a feint de se convertir au catholicisme. Il fit en tout cas partie des compagnons du roi de Navarre lors de son évasion, le 4 février 1576. Cette amitié entre le roi et le poète dura plusieurs années ; Henri IV le nomma ainsi maréchal de camp en 1586, puis gouverneur d’Oléron et de Maillezais, que d'Aubigné avait conquis par les armes en 1589 ; puis vice-amiral de Guyenne et de Bretagne. Mais les divergences politiques et religieuses finissent par séparer les deux hommes, qui ne se doutaient pas que leurs petits-enfants respectifs, Louis XIV et Françoise d’Aubigné, se marieraient en 1683.
En 1577, d'Aubigné est grièvement blessé à Casteljaloux. Selon la légende qu’il a lui-même forgée bien plus tard, c’est là, entre la vie et la mort, que lui seraient venues les premières « clauses » de son grand poème épique sur les guerres de religion, Les Tragiques. Suite à cette blessure, il se retire aux Landes-Guinemer, dans le Blaisois, entre Suèvres et Mer, et épouse Suzanne de Lezay en 1583. Il a un fils d’elle, Constant, père de Françoise d’Aubigné, la future marquise de Maintenon, et deux filles, Louise Arthémise de Villette (1584-1663) et Marie de Caumont d’Adde (1586-1624). Constant lui causa l’une des plus grandes déceptions de sa vie en se convertissant au catholicisme ; il le déshérita, plongeant du même coup sa belle-fille et ses petits-enfants dans la misère. Après la mort de son épouse en 1596, d'Aubigné eut un fils naturel avec Jacqueline Chayer, Nathan d'Aubigné, ancêtre de la famille suisse des Merle d'Aubigné.
Après l’assassinat du duc de Guise en 1588, d’Aubigné reprit part aux combats politiques et militaires de son temps. Il est alors le représentant de la tendance dure du parti protestant (« les Fermes ») et voit d’un mauvais œil les concessions faites par le chef de son parti pour accéder au trône. Comme de nombreux protestants, d’Aubigné ressent l’abjuration d’Henri IV, en 1593, comme une trahison, d’autant plus qu’il était l’un de ceux qui s’étaient le plus battus pour amener Henri au trône. Il est peu à peu écarté de la cour, dont il se retira définitivement après l’assassinat d’Henri IV en 1610.
En 1611, à l’Assemblée des églises protestantes de Saumur, D’Aubigné, élu pour le Poitou, ridiculise le parti des « Prudents » dans Le Caducée ou l’Ange de la paix.
Il semblerait que c’est à cette période qu’il se tourna vers l’écriture de ses œuvres, et en particulier des Tragiques. Mais ce n’est pour lui qu’un autre moyen de prendre les armes, en multipliant les pamphlets anti-catholiques et les attaques polémiques contre les protestants convertis. Refusant tout compromis, d’Aubigné est contraint de quitter la France en 1620, après la condamnation de son Histoire universelle depuis 1550 jusqu’en 1601 par le Parlement. D'Aubigné se retira alors à Genève, où est publié l’essentiel de ses œuvres. Il y épouse en 1623 Renée Burlamacchi, petite-fille du Lucquois Francesco Burlamacchi, et meurt le 9 mai 1630.
Généalogie
Agrippa d’Aubigné (1552-1630)
x Suzanne de Lezay


├─>Constant d'Aubigné (1585-1647)
│ x Isabelle de Cardillac (1611- )
│ │
│ ├─> Charles d’Aubigné (1634-1703)
│ │ x Geneviève Philippe Piètre (+1728)
│ │ │
│ │ ├─> Françoise d’Aubigné (1678-1739)
│ │ x Adrien Maurice de Noailles
│ │
│ ├─> Françoise d'Aubigné (1635-1710), Marquise de Maintenon
│ │ x Paul Scarron
│ │ x Louis XIV
│ │
│ ├─> Anne d’Aubigné (1630)
│ x Olivier de Brioul
│ │
│ ├─> ...

x Jacqueline Chayer (1559-1636)

├─>Nathan d'Aubigné (1601-1669) --> 14 enfants dont :
│ x Claire de Pelissari (1600-1631)
│ x Anne Crespin (1602-1651)
│ │
│ ├─> Samuel d’Aubigné (1638-1710)
│ │ x Elisabeth Lesage (1638-1732)
│ │ │
│ │ ├─> Georges-Louis d’Aubigné (1680-1732)
│ │ │ x Lucrèce Dufour (1696-1778)
│ │ │ ├─> Charlotte (1719-1776)
│ │ │ │ x Georges-Daniel Argand (1711-1779)
│ │ │ │
│ │ │ ├─> Élisabeth d’Aubigné (1720-1780)
│ │ │ │ x François Merle (1703-1761
│ │ │ │
│ │ │ ├─> Lucrèce (1729-1793)
│ │ │ x Pierre Eynouf
│ │ ├─> 5 autres enfants
│ │
│ x Elisabeth Hubertary (1604-1684)

│─> Louise-Artémise (1584-1663)
│ x Benjamin Le Vallois de Vilette

│─> Marie (1586-1624)
x Josué de Caumont d’Adde
L’œuvre littéraire

Méconnu par ses contemporains, il fut redécouvert à l’époque romantique, notamment par Victor Hugo, puis par le critique Sainte-Beuve.
Autres œuvres [modifier]
Mais d'Aubigné n’est pas l’auteur d’une seule œuvre. Le printemps est un recueil de sonnets, de stances et d’odes qui reprend la lyrique pétrarquiste sur les tons opposés de la rage du désespoir et d'une fantaisie plus légère. À la fin de sa vie, les Petites oeuvres meslees associent Méditations sur les Psaumes et poésies religieuses.
L’essentiel de son œuvre est polémique. D'Aubigné, engagé dans les combats de son époque, cherche ainsi à discréditer les vanités de la cour royale et la religion catholique dans la Confession du Sieur de Sacy et Les aventures du baron de Faeneste . Son Histoire Universelle est aussi, malgré son titre, une œuvre engagée, destinée à justifier l'autonomie politique et militaire des protestants français. Il publie aussi de nombreux opuscules politiques.
À la fin de son existence, il écrit ses mémoires, Sa vie à ses enfants (Constant, Marie et Louise), pour leur montrer « sa gloire » et « ses fautes » et leur être par là-même un exemple profitable.
Anecdotes

On cite d’Aubigné un trait semblable à celui de Régulus : fait prisonnier par Saint-Luc pendant la guerre civile en 1585, il obtint sur parole d’aller passer quelques jours à La Rochelle ; dans l’intervalle, il apprit que Catherine de Médicis avait donné l’ordre de sa mort ; il n’en revint pas moins au jour dit.

Œuvres

Sur les autres projets Wikimedia :
Théodore Agrippa d'Aubigné sur Wikimedia Commons (ressources multimédia)
Théodore Agrippa d'Aubigné sur Wiktionnaire (dictionnaire universel)
Théodore Agrippa d'Aubigné sur Wikisource (bibliothèque universelle)
Les Tragiques, Éd. Frank Lestringant, Paris, Gallimard, 1995 (ISBN 2070737241) Texte en ligne
Les Tragiques (1616, retravaillé sur manuscrit jusqu'en 1630), éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champions Classiques, 2006.
Histoire universelle (11 vol., 1616-1630), Éd. André Thierry, Genève, Droz, 1981-2000 (ISBN 2600004629)
Les Aventures du baron de Faeneste (1630), Éd. Prosper Mérimée, Nendeln, Liechtenstein, Kraus Reprint, 1972 Texte en ligne
Petites œuvres meslées du sieur d’Aubigné (1630) Genève, Aubert, 1968 Texte en ligne
Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites, Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854 Texte en ligne
Sa Vie à ses enfants, Paris, Nizet, 1986 (il s’agit d’une édition plus récente du texte publié par Lalanne sous le titre de Mémoires)
Le Printemps : l’hécatombe à Diane et Les stances (1873-1892), éd. H. Weber, Paris, Presses universitaires de France, 1960
Œuvres, Henri Weber, Jacques Bailbé, Paris, Gallimard, 1969
La Responce de Michau l’aveugle, suivie de La replique de Michau l’aveugle : deux pamphlets théologiques anonymes publiés avec des pièces catholiques de la controverse, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Honoré Champion, 1996 (ISBN 2852036134)
Petites oeuves meslees, Éd. Véronique Ferrer, Paris, Champion, 2004 (ISBN 2745309889)
Ecrits politiques", éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champion, 2007
Distinction

Dans le 4e arrondissement de Paris, une rue Agrippa d’Aubigné située entre le boulevard Morland et le quai Henri-IV lui est dédiée.
Bibliographie sélective

Jacques Bailbé, Agrippa d’Aubigné, poète des Tragiques, Caen, Presses Universitaires de Caen, 1968
Henry Bardon, Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, Paris, Librairie Larousse, 1936
Jean Brunel, Marie-Madeleine Fragonard, Babel en Poitou : Agrippa d’Aubigné et le plurilinguisme, Paris, Champion, 1995
James E. Carr, Les Grands Combats dans Les Tragiques D’Agrippa d’Aubigné, Kent, Ohio, Kent State University, 1964
Éric Deschodt, Agrippa d’Aubigné : le guerrier inspiré, Paris, R. Laffont, 1995
Henri Dubief, La Réforme et la littérature française, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1972
Claude-Gilbert Dubois, L’Imagination dans Les tragiques d’Agrippa d’Aubigné, [S.l.] [s.n.], 1956
Jean-Raymond Fanlo, Tracés, ruptures : la composition instable des Tragiques, Paris, H. Champion, 1990
Jean-Raymond Fanlo, Les Tragiques, vengeance et jugement, livres VI et VII, d’Agrippa d’Aubigné, Éd. Vân Dung Le Flanchec, Neuilly, Atlande, 2003
E. C. Forsyth, La Justice de Dieu : Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné et la Réforme protestante en France au xvie siècle, Paris, H. Champion, 2005
Marie-Madeleine Fragonard, La Pensée religieuse d’Agrippa d’Aubigné et son expression, Paris, Didier, 1986
Jeanne Galzy, Agrippa d’Aubigné, Paris, Gallimard 1965
Armand Garnier, Agrippa d’Aubigné et le parti protestant ; contribution à l’histoire de la réforme en France, Paris, Fischbacher, 1928
E. S. A. Gout, Agrippa d’Aubigné, théologien, Genève, Slatkine Reprints, 1970
Adrien Jans, Agrippa d’Aubigné ; ou, La poésie à la pointe de l’épée, Bruxelles, Brepols 1959
Ludovic Lalanne, Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné, [S.l.] [s.n.], 1985,
Ullrich Langer, Rhétorique et intersubjectivité : les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Paris ; Seattle : Papers on French Seventeenth Century Literature, 1983
Madeleine Lazard, Agrippa d’Aubigné, Paris, Fayard, 1998
Madeleine Lazard, Claude-Gilbert Dubois, Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Genève, Slatkine, 1990
André Lebois, La Fortune littéraire des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Paris, Lettres modernes, 1957
Charles A. Lemeland, Agrippa d’Aubigné, polémiste, [S.l.] [s.n.], 1961
Frank Lestringant, La Cause des martyrs dans Les tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Mont-de-Marsan, Éditions interuniversitaires, 1992
Gisèle Mathieu-Castellani, Agrippa d’Aubigné : le corps de Jézabel, Paris, Presses universitaires de France, 1991
Agnès Conacher Megel, Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné : pour une poéthique du témoignage, Montréal, Université de Montréal, 2000
Jean Plattard, Agrippa d’Aubigné : une figure de premier plan dans nos lettres de la Renaissance, Paris, Vrin, 1975
A. Postansque, Théodore-Agrippa d’Aubigné ; sa vie, ses œuvres, et son parti, Genève, Slatkine Reprints, 1970
Olivier Pot, Poétiques d’Aubigné : actes du colloque de Genève, mai 1996, Genève : Droz, 1999
Ernest Prarond, Les Poètes historiens Ronsard et d’Aubigné sous Henri III, Genève, Slatkine Reprints, 1969
Marie-Hélène Prat, Les Mots du corps : un imaginaire lexical dans les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Genève, Droz, 1996
Eugène Réaume, Étude historique et littéraire sur Agrippa d’Aubigné, Genève, Slatkine Reprints, 1970
Samuel Rocheblave, D’Aubigné sous Henri IV et Louis XIII (1593-1630), Lausanne, Impr. Réunies, 1910
Samuel Rocheblave, La Vie d’un héros : Agrippa d’Aubigné, Paris, Hachette, 1912
Gilbert Schrenck, La Réception d’Agrippa d’Aubigné (xvie-xxe siècles) : contribution à l’étude du mythe personnel, Paris, Champion ; Genève, Slatkine, 1995
Gilbert Schrenck, Agrippa d’Aubigné, Paris, Memini, 2001
Marguerite Soulié, L’Inspiration biblique dans la poésie religieuse d’Agrippa d’Aubigné, Paris, Klincksieck, 1977
Jean-Claude Ternaux, Lucain et la littérature de l’âge baroque en France - Citation, imitation et création, Paris, Champion, 2000
André Thierry, Agrippa d’Aubigné : auteur de l’Histoire universelle, Lille, Presses universitaires de Lille, 1982
Jacques Trénel, L’Élément biblique dans l’œuvre poétique d’Agrippa d’Aubigné, Genève, Slatkine Reprints, 1970
Marguerite Yourcenar, Sous bénéfice d’inventaire, Paris, Gallimard, 1988

( Source Wikipédia )

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