Comme pamphille prie dieu qu'il luy vueille supporter son labeur et dit
qu'il n'y a en ce monde confidence que en soy mesme et en dieu.
Providet et tribuit deus et labor omnia nobis.
Proficit absque deo nullus in orbe labor
Parfaictement croire devon
Que dieu avec labeur nous donne
Toute chose que nous avon
En ce monde soit malle ou bonne
Dieu a son appetit ordonne
Et le labeur en aucun lieu
Ne peut proffiter a personne
Si ce n'est par l'ayde de dieu
Sit deus ergo mei custos, rector que laboris
Omne guberent opus, propositum que meum
Pourtant je pry dieu humblement
Que mon oeuvre vueille tenir
En si bon propoz tellement
Que a bonne fin puisse venir
Vueille moy tousjours subvenir
Et estre de mes faiz recteur
Les garder conduyre et tenir
En bon estat le createur.
Non meus interpres fiunt frater que nepos que
Nam nullus leviter invenit unde fidem
En tel cas j'ay ma confidence
En dieu seul non pas a mon frere
Car souvent y a diffidence
De pere a filz de filz a pere
Par tant pour fouyr vitupere
Il n'y a frere ne nepveu
Il n'y a ne pere ne mere
Qui de mon estat ayt rien veu
Jura fidem que nepos nescit servare nepoti.
Nec frater fratri, cum furor ille venit
Maintenant n'y a point de foy
Entre frere et frere on le voit
Maintenant chascun est pour soy
Et souvent l'ung l'autre deçoit
En plusieurs lieux on l'apperçoit
Que ung frere a l'autre dit injure
Ou quelque opprobre s'il le sçait
Pour une petite murmure.
Causa pusilla nocet: sapiens nocentia vitat.
Ergo nos aliam convenit ira viam.
Peu de cause pour ce nuysance
Le saige voulentiers evite
Choses nuysantes a puissance
Qui viennent de cause petite
Pourtant esse chose licite
De proceder qu'on ne nous voye
Secretement car la mauldicte
Envie est tousjours par voye.