PLUME DE POÉSIES
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  AUTEUR ANONYME (?-?) Comme la vieille vient a gallathée pour la tempter la seconde fois

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MessageSujet: AUTEUR ANONYME (?-?) Comme la vieille vient a gallathée pour la tempter la seconde fois   AUTEUR ANONYME  - -  AUTEUR ANONYME (?-?) Comme la vieille vient a gallathée pour la tempter la seconde fois Icon_minitimeLun 15 Aoû - 14:59

Comme la vieille vient a gallathée pour la tempter la seconde fois et
fait son introite par admirations.


Occultare nequit sua lumina maximus ignis
Occultare potest, nec sua vota venus

Gallathée je te vien anoncer
Sans riens laisser
De ton amy nouvelles
Le tres grant feu qui brusle sans cesser
Ne peut mucer
Ne du tout absconser
Ou rabaisser
Ses ardans estincelles
Venus aussi la plus belle des belles
Damoiselles
Ne peut par quelque voye
Celler si fort son fait qu'on ne le voye

Omnis vestrarum venus rerum michi panditur ordo
Quarum mente memor vix teneo lachrymas.

Toute l'ordre de voz faiz
Je congnois cest une fois
Et ce que par plusieurs fois
J'ay veu retien en memoire
Et m'en souvient touteffois
Quant a par moy je congnois
De voz amours les effaiz
A peine que je ne ploure

Nam cognosco satis quod non sapienter amatis.
Res et ipsa sue nuncia stulticie

De souspirer
Et de plourer
Suis toute plaine
De veoir la peine
Que a tous deux je vous voy tirer
L'ung desirer
L'autre admirer
Son entreprinse souveraine
Vous aimez c'est chose certaine
De jour en jour amour vous lie
Mais vous n'aimez que par follie
Je voy et congnois clerement
Auz faiz plains de melencollie
Ou sagesse est toute abollie
Que vous n'aymez point saigement

Pallida furtivum facies manifestat amorem
Atque dolore gravi rabida facta cutis

Face palle est monstrative
Note magnifestative
Qu'il y a entre vous deux
Quelque peu d'amour furtive
La face est figurative
Du couraige aux amoureux
Apres palleur transitive
Vient une rougeur hastive
Ainsi que a homme paoureux
Une cuyrie motive
Qui contre la chair estrive
Et fait le cueur douloreux.

Pamphilus ille miser nimis est, miser omnibus horis
Quam male duriciam comperit usque tuam

Pamphille le povre meschant
Est bien meschant a toutes heures
Qui cuide que pour luy tu pleures
A l'heure que leves ton chant
Autant en levant qu'en couchant
Il vit pour toy en maleureté
Quant il regarde la durté
Que contre luy tu veulx tenir
Las il ne sçait que devenir
Amours le point de toutes pars
De ses cruelz et mortelz dars
Et tu ne luy veulz subvenir

Nocte die que satis pueriliter ille laborat
Nam sibi nulla refert semina durus ager

Je voy que le povre pamphille
A toute heure soit jour soit nuyt
Travaille en labeur puerille
Car il n'en raporte nul fruit
Puis que ta grace de luy fuit
A laquelle du tout il pense
Et que le champ nulle semence
De fertilité ne raporte
Bien est meschant que tant il porte
De peine de travail aussi
Puis qu'il n'y a qui le conforte
Et le vueille prendre a mercy

Quis nisi mentis inops sua semina mandat harene
Cum mercede labor gratior esse solet

Le laboureur qui va semer
En la gravelle de la mer
Feves pois blé orge ou aveine
Se doibt il point bien fol nommer
Celuy aussi qui veult aimer
Sans estre aimé et pert sa peine
Or est ce une chose certaine
Que pamphille fait en ce point
Qui aime s'on ne l'aime point
Helas labeur semble si doulx
Quant on le salarie a point
Selon l'oppinion de tous

Hunc tua forma prius et postea lingua fefellit
Hiisque duobus eum vulnerat acer amor.

Ta grant beaulté premierement
Et puis ta langue doulcement
Parlante, le navrent a mort
Par ces deux poins la seulement
Cruel amour hastivement
Le navre sans quelque support
Tousjours de plus fort en plus fort
Croist sa douleur et desconfort
Dont tu causes la griefve playe
Se ne luy veulx donner confort
Autant lui vauldroit estre mort
Car jamais au cueur n'aura joye

Ut promisisti sibi non medicina fuisti
Sepe sibi gravior affuit ipse dolor.

Une fois promis luy avoies
Que sa medecine seroies
Et touteffois tu n'en faiz rien
Par moy mesmes tu luy mandoies
Que tresparfaictement le aymoyes
Et que ton cueur estoit le sien
La belle tu ne faiz pas bien
Ton couraige n'est pas le mien
Car se ung si beau filz que pamphille
Estoit a moy comme il est tien
Pour son doulx et plaisant maintien
Je le choisiroie entre mille.

Nunc ope plagam caret dolor ejus semper abundat
Et licet ipsa taces te quoque flamma gravat

Sa playe a faulte de mire
Qui autre chose ne desire
C'est que tu luy donnes secours
Pour destaindre le feu d'amours
Autrement tu le veulx destruire
Tu l'aymes je l'ose bien dire
Mais crainte te fait escondire
Ce nonobstant en ce decours
Sa playe a faulte de mire
Qui autre chose ne desire
C'est que tu luy donnes secours
De jour en jour son mal empire
Et va tousjours de mal en pire
Et si te regrette tousjours
Il a fait pour toy mille tours
Ne vueilles donc plus contredire
Sa playe a faulte de mire
Qui autre chose ne desire
C'est que tu luy donnes secours
Pour destaindre le feu d'amours
Autrement tu le veulx destruire

Plaga malum sepe parit inconcessa necem que.
Nos quoque tectus amor sepe gravare solet

Tu te tais et amours te point
Mais playe qu'on ne monstre point
Souvent engendre mal et mort
Entens tu bien note ce point
Amours sont de ce contrepoint
Quant on les veult celler trop fort
Descoeuvre ton cueur hardiement
Et si me dy tout plainement
Se tu aymes pamphille ou non
Lequel t'ayme parfaictement
Helas tu vois certainement
Que c'est ung si gent compaignon

Ergo quid inde velis celeri circonspice mente
Et michi sint animi nuncia verba tui

Regarde que tu me diras
Et me desclaire ta pensée
Se tu ne es folle ou insensée
Ton vouloir me descouvriras
Par moy nul deshonneur n'auras
Pour chose qui soit confessée
Regarde que tu me diras
Et me desclare ta pensée
Pense que quant tu l'aymeras
Tu seras par tout avancée
Tu vois la chose commencée
Que se tu veulx tu parferas
Regarde que tu me diras
Et me desclare ta pensée
Se tu n'es folle ou incensée
Ton vouloir me descouvriras
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