PLUME DE POÉSIES
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 AUTEUR ANONYME (?-?) Comme la vieille resconforte gallathée de ce qu'elle dit que amour luy fait si grant guerre et dit.

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AUTEUR ANONYME (?-?) Comme la vieille resconforte gallathée de ce qu'elle dit que amour luy fait si grant guerre et dit. Empty
MessageSujet: AUTEUR ANONYME (?-?) Comme la vieille resconforte gallathée de ce qu'elle dit que amour luy fait si grant guerre et dit.   AUTEUR ANONYME (?-?) Comme la vieille resconforte gallathée de ce qu'elle dit que amour luy fait si grant guerre et dit. Icon_minitimeLun 15 Aoû - 15:04

Comme la vieille resconforte gallathée de ce qu'elle dit que amour luy
fait si grant guerre et dit.


Ut graviora suo surgunt incendia motu
Lis que repugnando major et ira furit

Les chaleurs et abrasemens
Se croissent par leurs mouvemens
Pires que du commencement
Par les divers repugnemens
Moyse prent ses escroissemens
Et sourt ire plus grandement
Le fer par son debatement
S'eschauffe vehementement
Petite noise aussi dement
Horrible merveilleusement
Et croist innumerablement
Quant son contraire la soustient

Sic venus ipsa suis, ipsi sibi noxia vellis
Surgit et opposita vulnera lite favet

Ainsi venus haulte déesse
D'amours souveraine princesse
Aux siens donne choses nuisibles
Par ardeur d'amoureuse presse
Et ses ardeurs haulse ou rabesse
Par operations terribles
Par lice opposite et contraire
Elle nourrit et faire atraire
Ses plaies pour les abraser
Par souvent le feu atiser
Il brusle incessemment tousjours
Par ainsi doit on rapaiser
Qui est saige le feu d'amours

Non potis ergo tuas vellis extinguere flammas
Sed cum pasce tuis mitior ignis erit

Je sçay bien que tu ne sçaurois
Reffraindre ainsi que tu vouldroyes
Les ires diverses et fortes
Qu'il fault que soustiennes et portes
Et bonnement ne le pourroyes
Mais il fault que saige tu soyes
Et que rapaises doulcement
Ton grant labeur et que tu voyes
Ta douleur prendre amandement

Imperium veneris fac dum sua miles haberis
Ne tibi sit dampno lisque labor que tuus

Fay de venus la singuliere
Voulenté en ceste maniere
Et luy obeys totalement
Tant que tu es sa chevaliere
Militante soubz sa baniere
Faire fault son commendement
Obeys luy tout doulcement
Affin que peine et labouraige
Ne te retourne a dommaige
Car venus a ceste puissance
De donner tristesse ou plaisance
A ceulx qui sont soubz la cordelle
Tu luy dois monstrer obeissance
Pour acquerir la grace d'elle

Incipiens temere male perdis gaudia vite
Te que tuos que dies noxius error habet

Se tu commences tes amours follement
Commencement
Dangereux trouveras
Car les joyes perdras entierement
Soudainement
De ton entendement
Et ne sera point ton estat eureux
Tes jours en tous lieux
Erreur envieux
En soucy tiendra
Sans recouvrer mieulx
Tes jours jeunes vieulx
Desplaisir prendra

Tantum mente vides vultus absentis amici
Nocte die que tuos non minus ipse videt.

De ton amy en son absence
Tu voys seullement l'insollence
Et la playe qu'il a pour toy
Pareillement fait il de toy
Il n'en a pas moins d'aparence
Se tu penses a luy il pense
A toy par comparable essence
Selon des amoureux la loy
De ton amy en son absence
Tu voys seulement l'insolence
Et la playe qu'il a pour toy
Se tu seuffre douleur immence
Qui te tourmente sans clemence
Il y a bien cause pourquoy
Tu sens douleur et puis je voy
Que oultre ta dure pestilence
De ton amy en son absence
Tu voys seulement l'insolence
Et la playe qu'il a pour toy
Pareillement fait il de toy
Il n'en a pas moins d'aparance

Alter in alterius fert tantum lumina vultus.
Res dabit ambolus ista morando necem.

L'ung seulement l'autre regarde
En regretz et en desconfort
Je m'esbahy qui vous retarde
Qu'en vous ne prenés reconfort
Se ne prenés en vous confort
Croyez que sans difficulté
Ce mal vous donnera la mort
A tous deux je dy verité
J'en ay gousté
Yver esté
Du mal d'amours
Je n'ay esté
En ma beaulté
Par plusieurs jours
J'ay fay des tours
Abiles lours
Maintenant en ma povreté
Je me retire comme lours
Qui doubte du temps le decours
Quant il est en sa grant bonté

Sed puto quam flammas leviter depellere credis.
Hujus desiderii mors fera finis erit

Je cuyde en pensant plusieurs choses
Que a tout par toy tu presuposes
Destaindre et soudain rappeller
Les flammes d'amours que ne exposes
A nully et aussi tu n'oses
Mais tousjours te laisses brusler
Par les celler
Sans reveller
De ce desir
Au paraller
Tost ravaller
Fauldra plaisir
En desplaisir
La mort saisir
Te viendra sans plus reculler
Lors n'auras plus temps ne loysir
Partir te fauldra sans choysir
Et si n'en pourras appeller

Parce juventuti complectere gaudia vite
Leta decet letis pascere corda jocis

Monstre toy bonne
A ta personne
Donne liesse
Honte habandonne
Et si pardonne
A ta jeunesse
Toute tristesse chasse et delaisse
Embrasse joye
Ayme noblesse
De gentillesse
Tu es en voye
C'est chose vraye
Que dieu envoye
Toute liesse aux cueurs joyeulx
Tous vrais amans qui que les voye
Qui quierent d'amours la mont joye
Se doivent repaistre des ieux

Et modo sola veni paulisper ludere mecum
Et tibi nostra domus poma nuces que dabit

Maintenant ma jeune fillette
Qui icy tu es toute seullette
Vien me voir a nostre maison
La auras tu quelque noisette
Quelque pomme quelque chosette
Qui y est selon la saison
Ne crains point d'aultruy le blason
Car il n'y a point d'achoison
La chose ne sera que honneste
Que l'une avec l'aultre voison
Et puis tu entens la raison
Que la chose sera secrette

Vix est iste meus ortus sine frugibus nunquam
De quibus ecce frui quolibet ipsa potes

J'ay ung vergier
Le plus gorrier
Qu'on puisse entendre
La sans dangier
Pourras mengier
Tout fruyt et prendre
Pour tout comprendre
Sans te reprendre
Soit de pommier ou de poirier
Prendre pourras monter descendre
Rompre taillier couper et fendre
Ainsi que tu verras mestier

Sed modo nescio quis mea fortiter hostia movit.
Vir fuit aut ventus sed reor esse virum

Mais je ne sçay qui maintenant
A osté les portes en somme
De ce beau jardin contenant
Maint arbre portant poire et pomme
S'a esté le vent ou ung homme
Mais ainsi comme je suppose
Veu que la porte estoit bien close
C'est ung homme qui a ce fait
Le vent ne l'auroit point desclose
Ce a esté ung homme en effet

Est homo per quodam nos respicit ecce foramen
Pamphilus est vultus si bene nosco suos.

Or regarde j'avoye bien dit
Que ung homme avoit ouvert cest huis
Regarde la comme il s'en fuit
De peur de nous par ce pertuys
C'est pamphille se je ne suys
Deceue a voir son regart
Il se tapit comme ung regnart
Cuydant que ne le voyon point
Mains il est deceu de ce point
Poursuivon l'ay tout bellement
S'il ne se tourne bien a point
Il ne nous verra nullement

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