D’amour et de cyanure !
Ne m’appelle pas chez toi, dans ta mansarde,
tournant - comme un écervelé tournant ! -
les boutons de la cuisinière,
pour te défaire une fois pour toutes
des hurlements des vieux loups du four,
de leurs poils mués,
qui te poussent sans cesse sur les bras,
la nuit, comme des furoncles, alors que tu éteins
les cigarettes profondément dans ta chair.
Ne m’appelle pas chez toi, dans ta mansarde,
fendant - comme un écervelé fendant ! -
entre les barreaux du lit,
dans la porte, sous la botte,
ton tibia et ton péroné
- je les entends craqueter dans mon portable -,
comme si tu fendais
le vieux fusil de chasse de ton père,
trop poisseux pour que tu puisses le charger à nouveau,
après qu’il se fut brûlé la cervelle
et, pris de spasmes, qu’il eut cassé ta porte
à coups de pied.
Ne m’appelle pas chez toi, dans ta mansarde,
puisque j’y viendrai !
Et je m’arracherai le cœur de la poitrine,
je l’entaillerai avec les dents
et je le saupoudrerai de sel
extrait avec une rivelaine
de mes glandes lacrymales
et je le jetterai,
comme l’on jette une meule,
pour qu’il brise ton tibia et ton péroné,
- en de menus morceaux ! -,
pour qu’il entasse profondément dans le four
ton souffle d’ammoniaque
et pour qu’il fende à jamais
ta tête de bête sauvage !