EPITAPHE DE PERRINE
Sonnet.
Cy gist qui chevauchoit dés ses plus tendres ans,
Qui fut par un incube au berceau chevauchee,
Qui petite desja d' un sale feu touchee
Se faisoit chevaucher par les petits enfans.
Grande, chevaucha tant les petits et les grands
Que tousjours à l' envers on la trouvoit couchée,
En fin vieille mourut haridelle escorchée
D' avoir tant chevauché aux villes et aux champs.
Bref, ceste grand' jument que les areopages,
Les soldats, les bescheurs, les laquais, et les pages
Mirent jadis au trot, au galop, et au pas.
Trouva si dextrément or' à droit, or' à gauche,
Et fit si bien apres son infame trespas
Qu' encore dans l' enfer un demon la chevauche.