Météore
Regarde : Il passe, blême, effrayant, gigantesque,
En rayant l'infini de son reflet géant,
Pour se plonger bientôt dans le gouffre béant
Du vide, aux sifflements de la sphère dantesque.
Vers l'horizon sans borne où se tait le néant,
Son éphémère éclat qui déjà tombe presque,
Semble, au fond de la nuit, titanique arabesque,
Un lourd vaisseau qui sombre au fond de l'océan.
Comme ce météore, ô vénérables races,
Sous l'éternité de l'âge, hydre aux gueules voraces,
Vous mourez en hurlant vos rêves indomptés!
Cependant, l'Être passe en balafrant les ombres,
Mais son âme reflète auprès de ses clartés,
L'irrévocable horreur des immensités sombres.