Mortuae
Elle n'est plus... Son coeur, à l'ombre de la croix,
Repose inertement tranquille et l'humble pierre
Où grimpe en s'accrochant la tige du lierre
Est triste comme un cri des beaux jours d'autrefois.
Le songe est mort en elle, et sa gorge est sans voix;
Son mystique regard rivé dans sa paupière
Ne me rappelle plus cette heure de prière
Dont parlait notre amour pour la dernière fois.
De l'ultime sommeil dors, ô ma bien-aimée :
Ton âme séraphique en sa fleur parfumée
Grandira dans l'ivresse immortelle des cieux!...
Et si le rêve alors n'a pas éteint ses cierges,
Mon ange, souviens-toi de ces espoirs pieux
Que nous aurons tous deux, plus tard parmi les Vierges.