Autrefois
Lorsque j'étais enfant, mon âme solitaire
Aimait le songe vague auprès des églantiers,
Où mes pas lents fouillaient, au tournant des sentiers,
Les herbes et les fleurs que me faisait la terre.
Et je cherchais toujours, rêvant des jours entiers
Le front enseveli dans quelque grand mystère,
Pendant que s'éveillaient sous ma prunelle austère
Des nids pourprés à l'aube où, merles, vous chantiez.
Et quand les feux du ciel aux voûtes triomphales
Ainsi qu'un sable d'or, roulant sur les rafales,
Tourbillonnaient grandis dans l'orbe éblouissant;
Ne sachant même pas les temps et leurs désastres,
De la scène ébloui, poète adolescent,
J'accoutumais mon coeur au flamboiement des astres...