Harpe
Frêle et tendre langueur dont le rythme agonise
Souffle d'amour chantant sur les divers parvis
Langoureuse et plaintive incessamment tu vis
Comme les choeurs du ciel où ta voix s'éternise.
Tu fais revivre en nous par tes baisers ravis
L'instant voluptueux que le coeur adonise
Et la nature toute adore et divinise
Les charmes frémissants à ta gloire asservis.
Harpe, ô sublime extase, ivresses symboliques,
Tu berces les ennuis des soirs mélancoliques
Dont la torpeur en moi semble s'évanouir :
Car, plus doux que la flûte ou que les pentacordes
Ton chant glorieux vibre et vient s'épanouir
Dans mon âme qui pleure aux frissons de tes cordes!