L' embrazement.
Sonnet 16.
Assemblez vos trouppeaux bergers de ce rivage,
Fuyez ces tristes lieux, mais fuyez promptement,
Ou vous allez tomber dans un embrasement,
Dont vous ne recevrez que honte, et que dommage.
Je brusle pour Claudine, et rien ne me soulage,
J' exhale de mon coeur un feu si vehement
Qu' il seche de ces bois le plus vif ornement,
Et jusqu' à ces rochers fait ressentir sa rage.
Toy dont je vois le front couronné de roseaux,
Favorable nonnette, enfle tes belles eaux,
Pour esteindre ce feu qui passe jusqu' à l' ame.
Veux-tu perdre aujourd' huy, ton empire et ton nom ?
Le feu de Phaëton mit des ondes en flâme,
Mais le feu de mon coeur fait pis que Phaëton.