Aux beaux cheveux de Claudine, couppez pendant
Sa fievre.
Sonnet 44.
Prodigieux effet d' une fiévre cruelle !
Que maudit soit l' acier qui vous oste à mes yeux,
De ce throsne d' amour, de ce front glorieux,
Qui fait voir aux mortels une grace immortelle !
Aimables filets d' or, dont le lustre estincelle
Plus que du beau soleil les esclats radieux ;
Vous serez de mon bras le lien precieux,
Vous serez de mon coeur la prison eternelle.
Si l' on en croid l' aveugle et folle antiquité,
Un astre luit au ciel dont la vive clarté
Se forme des rayons d' une perruque blonde ;
Mais si les dieux vouloient orner le firmament
Des cheveux les plus blons, et les plus beaux du monde,
Les cheveux de Claudine y luiroient seulement.