PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 François Coppée (1842-1908) Les Deux Tombeaux

Aller en bas 
AuteurMessage
Inaya
Plume d'Eau
Inaya


Féminin
Rat
Nombre de messages : 50031
Age : 63
Date d'inscription : 05/11/2010

François Coppée (1842-1908) Les Deux Tombeaux Empty
MessageSujet: François Coppée (1842-1908) Les Deux Tombeaux   François Coppée (1842-1908) Les Deux Tombeaux Icon_minitimeMer 27 Juin - 21:46

Les Deux Tombeaux

Timour-Leng, conquérant de l’Inde et de la Perse,
Qui, comme des moutons que le lion disperse,
Vit fuir devant ses pas les peuples par troupeaux,
Le grand Timour, avait le culte des tombeaux.
Et lorsque ses Mongols avaient pris une ville
Et qu’ils avaient traité la population vile
Comme un champ de blé mûr que moissonne la faux,
Lorsqu’ils avaient construit de grands arcs triomphaux
Avec de la chaux vive et des têtes coupées,
Timour, parmi les cris et les lueurs d’épées,
Sans daigner regarder le lugubre décor,
Monté sur un cheval caparaçonné d’or,
Passait, l’esprit plongé dans quelque rêve austère,
Allait au champ des morts, et mettait pied à terre.
Au milieu des tombeaux longtemps il errait, seul,
Et, quand il rencontrait celui d’un grand aïeul,
D’un iman, d’un poète ou d’un guerrier célèbre,
Comme Timour avait la piété funèbre
Des sages qui souvent se disent qu’ils mourront,
Il s’inclinait, touchant le sépulcre du front.

Le chef des cavaliers aux longs bonnets de feutre
Voulut qu’on épargnât Thous comme ville neutre.
Après qu’on l’eut forcée, un jour du Ramazan,
Parce que Firdousi, le poète persan,
Avait jadis passé dans Thous sa vie entière.
II alla visiter sa tombe au cimetière,
Et, comme un charme étrange attirait son esprit
Vers cette sépulture, il voulut qu’on l’ouvrît.

Le cercueil du poète était jonché de roses.

Timour se demanda quelles métamorphoses,
Après que le dernier de ses jours aurait lui,
Pourrait subir le corps d’un héros tel que lui;
Et, regagnant les hauts plateaux de sa patrie,
Il passa par Cara-Koroum, en Tartarie,
Où Djinghiz-Khan repose en un temple d’airain.
On souleva devant l’illustre pèlerin,
Tombé sur les genoux et courbant son échine,
Le marbre qui couvrait le vainqueur de la Chine;
Mais Timour détourna la tête en frémissant.

La tombe du despote était pleine de sang.
Revenir en haut Aller en bas
 
François Coppée (1842-1908) Les Deux Tombeaux
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» François Coppée. (1842-1908) LES DEUX COMMUNIONS.
» François Coppée (1842-1908) A DEUX SOEURS
» François Coppée (1842-1908) A DEUX ILES
» François Coppée. (1842-1908)L'EMPEREUR est depuis deux ans à Sainte-Hélène. I
» François Coppée. (1842-1908)L'EMPEREUR est depuis deux ans à Sainte-Hélène. II

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: