PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LES ROSES

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LES ROSES Empty
MessageSujet: Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LES ROSES   Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LES ROSES Icon_minitimeJeu 18 Oct - 22:27

IDYL. LES ROSES




L' air était pur, la nuit régnait sans voiles ;
Elle riait du dépit de l' amour :
Il aime l' ombre, et le feu des étoiles,
En scintillant, formait un nouveau jour.
Tout s' y trompait. L' oiseau, dans le bocage,
Prenait minuit pour l' heure des concerts ;
Et les zéphyrs, surpris de ce ramage,
Plus mollement le portaient dans les airs.
Tandis qu' aux champs quelques jeunes abeilles
Volaient encore en tourbillons légers,
Le printemps en silence épanchait ses corbeilles
Et de ses doux présents embaumait nos vergers.
Ô ma mère ! On eût dit qu' une fête aux campagnes,
Dans cette belle nuit, se célébrait tout bas ;
On eût dit que de loin mes plus chères compagnes
Murmuraient des chansons pour attirer mes pas.



J' écoutais, j' entendais couler, parmi les roses,
Le ruisseau qui, baignant leurs couronnes écloses,
Oppose un voile humide aux brûlantes chaleurs ;
Et moi, cherchant le frais sur la mousse et les fleurs,
Je m' endormis. Ne grondez pas, ma mère !
Dans notre enclos qui pouvait pénétrer ?
Moutons et chiens, tout venait de rentrer.
Et j' avais vu Daphnis passer avec son père.
Au bruit de l' eau, je sentis le sommeil
Envelopper mon âme et mes yeux d' un nuage,
Et lentement s' évanouir l' image
Que je tremblais de revoir au réveil :
Je m' endormis. Mais l' image enhardie
Au bruit de l' eau se glissa dans mon coeur.
Le chant des bois, leur vague mélodie,
En la berçant, fait rêver la pudeur.
En vain pour m' éveiller mes compagnes chéries,
En me tendant leurs bras entrelacés,
Auraient fait de mon nom retentir les prairies ;
J' aurais dit : " non ! Je dors, je veux dormir ! Dansez ! "
Calme, les yeux fermés, je me sentais sourire ;
Des songes prêts à fuir je retenais l' essor ;
Mais las de voltiger, (ma mère, j' en soupire,)
Ils disparurent tous ; un seul me trouble encor,
Un seul. Je vis Daphnis franchissant la clairière ;
Son ombre s' approcha de mon sein palpitant :
C' était une ombre, et j' avais peur pourtant,
Mais le sommeil enchaînait ma paupière.
Doucement, doucement, il m' appela deux fois ;
J' allais crier, j' étais tremblante ;
Je sentis sur ma bouche une rose brûlante,
Et la frayeur m' ôta la voix.



Depuis ce temps, ne grondez pas, ma mère,
Daphnis, qui chaque soir passait avec son père,
Daphnis me suit partout pensif et curieux :
Ô ma mère ! Il a vu mon rêve dans mes yeux !
Revenir en haut Aller en bas
 
Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LES ROSES
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LA NUIT
» Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. L'ABSENCE
» Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LA FONTAINE
» Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. L'ARBRISSEAU
» Marceline Desbordes-Valmore.(1786-1859) IDYL. LA JOURNEE PERDUE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: