Le bon chef de bataillon s'apprêta solennellement à parler, avec un
plaisir d'enfant. Il rajusta sur sa tête le shako couvert de toile
cirée, et il donna ce coup d'épaule que personne ne peut se représenter
s'il n'a servi dans l'infanterie, ce coup d'épaule que donne le
fantassin à son sac pour le hausser et alléger un moment de son poids;
c'est une habitude du soldat qui, lorsqu'il devient officier, devient un
tic. Après ce geste convulsif, il but encore un peu de vin dans son
coco, donna un coup de pied d'encouragement dans le ventre du petit
mulet, et commença.