Arabesques
La naïve espérance bat des ailes, joue dans l'azur, flotte
comme un bouchon parfumé sur l'espace stellaire, revient sur
elle-même, puis redescend, dépouillée de ses voiles, pose un
pied sur terre et s'évanouit.
Vous savez bien qu'un jour il faudra dire adieu au soleil, à
la joie, à cette terre ployante de désirs et de fruits.
Vous savez bien que le cri de votre chair n'ira plus
frapper la nuit résonnante comme un métal.
Vous savez bien que nos mains se déprendront à jamais.
Vous savez bien que nos lèvres n'exhaleront plus le chant
de l'amour.
Et que nos corps, bernés, inertes, gonflés de néant, iront
dormir dans la poussière.