Aux enfants
27 mai 1907
Riez riez bien fort ô fragile jeunesse
J'aime entendre la voix, le rire des enfants
Tout change, tout, pour vous, quand vous devenez grands
Est si tôt obscurci d'un voile de tristesse
Puissiez-vous ignorer ô bambins caressants
Le poids et la douleur d'une injuste détresse
Et n'envier jamais la plus belle vieillesse
Il est si cher, hélas, le prix des cheveux blancs
Puissiez-vous, dans vos yeux ne voir couler des larmes
Que dans vos coeurs l'espoir vive au lieu des larmes
Que les maux loin de vous passent sans s'arrêter
L'enfant est un rayon des clartés de l'aurore
C'est une fleur d'amour qu'un baiser fait éclore
Et qui se fane vite aux chaleurs d'un baiser.
Honoré HARMAND