Un ami
19 novembre 1942
Un ami, mot ma foi facile,
Pour ceux au langage docile,
Mais le tout est de le prouver.
Combien de fois dans l'existence
En ai-je cherché la présence
Hélas ! Souvent, sans la trouver.
Il faut toujours des heures graves
Pour que se recherchent les braves
Ces ennemis de la torpeur.
Alors les grands coeurs se retrouvent
Et par de simples actes, prouvent
Qu'ils méprisent, haut, le trompeur.
Tu te souviens des belles scènes
Quand au prix de quelles peines
Nous composions notre menu ?
Cela touchait au mélodrame
Mais il nous plaisait le programme
Qu'aucun profane n'a connu.
Accepte un accent de mon âme
Du feu sacré c'est une flamme.
Le Passé peut être endormi ;
Mais lorsque l'aurore est vermeille
Tu comprendras que s'il s'éveille
C'est pour embrasser un ami.
Dans l'espoir que ma lettre vous trouvera comme elle me quitte je vous embrasse
de loin en attendant mieux. Mes respects aux familles PREVOT et LEROUD.
Honoré HARMAND