Il en résulta un procès.
Un de ces procès envenimés, interminables - instance sur instance - où
demandeur et défendeur, appelant et intimé, gagnant ou perdant, tout le
monde s’appauvrit - excepté les avocats.
Ce fut l’histoire du pot de terre et du pot de fer.
Dupil devait être condamné; on le comdamna.
Pour le grand seigneur, c’eût été une plaisanterie.
Pour le petit propriétaire, c’était la ruine, ou peu s’en faut.
Perte de temps, relâchement dans les habitudes, affaires négligés,
culture interrompue, mémoires de frais à payer, tout cela amena la gêne, les
emprunts à usure, les hypothèques, et enfin les huissiers.
On vit une de ces dégringolades dont nos campagnes - peuplées de
Bretons têtus et de plaideurs normands - nous offrent tant d’exemples.
Ce procès - où Dupil n’avait vu qu’une molestation criante - l’avait
exaspéré; les désastreuses conséquences qui s’ensuivirent le blessèrent
profondément dans son sens intime de la justice.