A M. DE BASSOMPIERRE
Grand astre de la cour qui prés de ton couchant,
Enfante des rayons que tout le monde adore,
Et qui dessus le bord de ton âge panchant,
Brille du mesme esclat qu'au leuer de l'aurore,
Apres auoir contraint les muses que je sers;
À loüer des vertus moins rares que mes vers,
Et profane l'encens à des ames de bouë,
Comment, ô grand heros qui n'a point de pareil!
Encore tout noircy du crime que jarretaduouë,
Oseray-je approcher des rayons du soleil.
Moy qui ne fis jamais reluire aucun tableau,
D'un si beau coloris qui merite ta veuë,
Oseray-je tracer sans un crime nouueau,
Les rares qualités dont ton ame est pourueuë,
Quel autre que dieu seul me conduisant la main,
Me pourra seconder dans un si haut dessein,
Quels fameux artisans du temple de memoire,
Quels doctes appollons quelles sçauantes soeurs;
Pour tirer seulement un seul trait de ta gloire,
Me pourront preparer d'assés viues couleurs.