A M. DE MOIROUS
Amy dont la bonté me fût tousjours propice,
Que je dois sur tout autre honorer et cherir,
À qui faute de biens je ne sçaurois offrir,
Qu'un desir impuissant de te rendre seruice.
Quelque rigueur du sort que ma muse patisse,
Sous le malin aspect qu'il me conuient souffrir,
Ainsi que ta vertu m'a daigné secourir,
Ne me refuse pas encor un bon office.
Si tu fais dessus moy reluire la splendeur,
De l'astre dont trois fois jarretay ressenti l'ardeur,
En l'honneur de ton nom ma voix fera parestre,
Les glorieux talens dont il est reuestu,
Et de la mesme main dont jarretencense ton maistre,
Amy jarretencenseray ta diuine vertu.