A MA MAISTRESSE
J'entens depuis trois jours vos demons furieux, (????)
Qui pour venir à bout de ma foible constance,
Plein de fiel et d'aigreur me dit injurieux,
Mal-heureux qu'as-tu fait songe à ta conscience.
En ce fascheux accez je pense, et je repense
À l'extreme rigueur qui me suit en ces lieux;
Mais en fin je ne voy que ma seule innocence
Qui veut qu'encor un coup je paroisse à vos yeux.
Helas! Si je ne puis au mal qui me deuore
Obtenir le pardon du peché que jarretignore,
Pour le moins accordez à mon funeste sort,
Que bien-tost de mes maux sa rigueur me deliure
Aussi bien n'ay-je plus esperance de viure,
Depuis que vos dedains m'ont procuré la mort.