Ils sont là-haut! Ils sont dans l'hymne et dans la joie;
L'éther des paradis devant eux se déploie.
Ils planent satisfaits, bienveillants, sérieux,
Dans le rayonnement du ciel mystérieux;
Leurs robes dans l'azur font des plis de lumière;
Ils ont leur innocence et leur blancheur première.
Ils vont d'un monde à l'autre ainsi que des oiseaux.
L'amour les courbe ainsi que le vent les roseaux,
Et les redresse ainsi que le foyer ses flammes.
Ils s'abîment en Dieu tout en restant des âmes,
Et contemplent, heureux, la face de clarté.
Ils s'accouplent, noyés dans la félicité.
Ils le regardent être, il les regarde vivre.
Ils montent à jamais vers lui. Lui les enivre
Du sourire inouï de son immensité.
Il les voit. Il leur parle; il est Grâce et Beauté;
L'impénétrable est doux, le formidable est tendre... -
Oh! je voudrais saisir, arracher, tenir, prendre,
Oh! je voudrais broyer l'étoile du matin!
Le boiteux, le lépreux, et l'aveugle incertain,
Ceux qui marchent pieds nus et ceux qui n'ont pas même
Un toit l'hiver, ce sont des riches. Dieu les aime.
Ils ont pour vêtement ton regard de bonté.
Dieu! n'être pas aimé, c'est là la nudité!
Etre dehors, c'est là le bitume et le soufre.