PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE VIEUX SERGENT 1815

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE VIEUX SERGENT 1815 Empty
MessageSujet: Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE VIEUX SERGENT 1815   Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE VIEUX SERGENT 1815 Icon_minitimeLun 27 Fév - 22:41

LE VIEUX SERGENT 1815

Près du rouet de sa fille chérie
Le vieux sergent se distrait de ses maux,
Et, d'une main que la balle a meurtrie,
Berce en riant deux petits-fils jumeaux.
Assis tranquille au seuil du toit champêtre,
Son seul refuge après tant de combats,
Il dit parfois: " ce n'est pas tout de naître;
Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas! "
Mais qu'entend-il? Le tambour qui résonne:
Il voit au loin passer un bataillon.
Le sang remonte à son front qui grisonne;
Le vieux coursier a senti l'aiguillon.
Hélas! Soudain, tristement il s'écrie:

" c'est un drapeau que je ne connais pas.
Ah! Si jamais vous vengez la patrie,
Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas!
" qui nous rendra, dit cet homme héroïque,
Aux bords du Rhin, à Jemmape, à Fleurus,
Ces paysans, fils de la république,
Sur la frontière à sa voix accourus?
Pieds nus, sans pain, sourds aux lâches alarmes,
Tous à la gloire allaient du même pas.
Le Rhin lui seul peut retremper nos armes.
" de quel éclat brillaient dans la bataille
Ces habits bleus par la victoire usés!
La liberté mêlait à la mitraille
Des fers rompus et des sceptres brisés.
Les nations, reines par nos conquêtes,
Ceignaient de fleurs le front de nos soldats.
Heureux celui qui mourut dans ces fêtes!

" tant de vertu trop tôt fut obscurcie.
Pour s'anoblir nos chefs sortent des rangs;
Par la cartouche encor toute noircie
Leur bouche est prête à flatter les tyrans.
La liberté déserte avec ses armes;
D'un trône à l'autre ils vont offrir leurs bras;
À notre gloire on mesure nos larmes.
Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas! "
Sa fille alors, interrompant sa plainte,
Tout en filant lui chante à demi-voix
Ces airs proscrits qui, les frappant de crainte,
Ont en sursaut réveillé tous les rois.
" peuple, à ton tour que ces chants te réveillent:
Il en est temps! " dit-il aussi tout bas.
Puis il répète à ses fils qui sommeillent:
" Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas! "


Revenir en haut Aller en bas
 
Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE VIEUX SERGENT 1815
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Pierre-Jean De Béranger (1780-1857). LE NOUVEAU DIOGENE Avril 1815.
» Pierre-Jean De Béranger (1780-1857). VIEUX HABITS! VIEUX GALONS!
» Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE VIEUX MENETRIER
» Pierre-Jean De Béranger (1780-1857). LE VIEUX CELIBATAIRE
» Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE VIEUX DRAPEAU 1820.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: