FRAGMENT IV
L'étude du coeur de l'homme est notre plus digne étude:
Assis au centre obscur de cette forêt sombre
Qui fuit et se partage en des routes sans nombre,
Chacune autour de nous s'ouvre: et de toute part
Nous y pouvons au loin plonger un long regard.
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Partout sur des autels j'entends mugir Apis,
Bêler le Dieu d'Ammon, aboyer Anubis.
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Il croit (aveugle erreur!) que de l'ingratitude
Un peuple tout entier peut se faire une étude,
L'établir pour son culte, et de dieux bienfaisants
Blasphémer de concert les augustes présents.
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L'Océan éternel où bouillonne la vie
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Sur les temps écoulés invisible et flottant
A tracé dans cette onde un sillon d'un instant!
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L'immense trident frappe; et le sol mugissant
Tremble, s'entr'ouvre et jette un coursier frémissant.
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L'homme après l'invention de la navigation et du commerce
La terre est son domaine et, possesseur ardent,
Il court, juge, voit tout comme le fils prudent
Qui va de ses aïeux visiter l'héritage
Et parcourt tous les biens laissés pour son partage.