FRAGMENT VII
Mais ces soleils assis dans leur centre brûlant,
Et chacun roi d'un monde autour de lui roulant,
Ne gardent point eux-même une immobile place.
Chacun avec son monde emporté dans l'espace,
Ils cheminent eux-même: un invincible poids
Les courbe sous le joug d'infatigables lois,
Dont le pouvoir sacré, nécessaire, inflexible,
Leur fait poursuivre à tous un centre irrésistible.
..............................................
..............................................
..............................................
..............................................
Puis s'il eût ajouté: Tu vois tous ces secrets
Que toi-même étais né pour ne savoir jamais.
Un jour tout ce qu'ici ma voix vient de te dire,
D'eux-mêmes, sans qu'un Dieu soit venu les instruire,
Tes pareils le sauront. Tes pareils les humains
Trouveront jusque-là d'infaillibles chemins.
Ces astres que tu vois épars dans l'étendue,
Ces immenses soleils si petits à ta vue,
Ils sauront leur grandeur, leurs immuables lois,
Mesurer leur distance, et leur cours, et leur poids,
Ils traceront leur forme, ils en feront l'histoire;
Jamais, je vous le jure, il ne l'eût voulu croire.