Le sein descouvert.
Sonnet 3.
Me voulez-vous tousjours regarder de travers ?
Puis que le mal est fait, il vous y faut resoudre ;
Mon crime n' est pas tel, qu' il merite la foudre,
Ou bien nos sentimens ont des gousts fort divers.
Pour avoir d' un beau sein les thresors découvers,
Avez-vous resolu de me réduire en poudre ?
Qu' on m' en vienne punir, ou qu' on m' en vienne absoudre,
Ma main s' en glorifie aux yeux de l' univers.
Je voudrois que ce jour fust le dernier du monde ;
Non pour voir le combat de la flâme, et de l' onde,
Non pour voir mille corps monter au firmament ;
Non pour voir mille esprits descendre de la nuë,
Ny tout ce que promet le fatal jugement,
Mais pour voir, une fois votre ame toute nuë.