Inquietude.
Sonnet 31.
Puisqu' apres le travail on doit reprendre haleine ;
Et qu' apres tant de bruit le calme est de retour,
Pauvre amant agité des traverses d' amour,
Gouste un peu le repos que le silence ameine.
Mais, ô fascheux effet d' une esperance vaine !
Au lieu de mille objets que nous offre le jour,
Cét unique sujet à qui je fais la cour
Erre devant mes yeux, et redouble ma peine.
Dieux ! Qui voyez du ciel le malheur où je suis,
Ne donnerez-vous point de trefve à mes ennuis ?
Avez-vous conspiré ma perte et ma ruine ?
Mais que puis-je esperer de vostre deïté,
Tant que je quitteray vostre grandeur divine,
Pour adorer les yeux d' une humaine beauté ?