Impatience pour Neree.
Sonnet.
Ô nuit, veux-tu forcer ma chere destinée
Par cette sombre horreur qui regne en toutes parts ?
Cede la place au jour, romps tes voiles espars,
Ton cours me dure autant que le cours d' une année.
Celle qui dans ses noeuds tient mon ame enchaisnée,
Qui perce plus de coeurs d' un trait de ses regards,
Que n' en perce l' amour d' un milion de dards,
Doit rendre d' un baiser ma peine terminée.
Sa bouche me promit hyer en me quittant
Que dés que le soleil lairoit son lit flottant,
J' aurois cette faveur que j' ay tant desirée.
Mais que je perds de temps à te faire la cour !
Nuit je force ton ombre, et je vais voir Nerée,
Ses beaux yeux malgré toy feront naistre le jour.