Les beautez de Philis
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Sonnet.
Sous le nom de Philis je veux peindre Therese,
Et donner son image à la posterité.
Ses yeux sont deux soleils dont j' aime la clarté,
Ou deux sources de feu dont je ressens la braise.
Son front est un crystal, où tout transporté d' aise,
Amour grave les loix de sa divinité ;
Son sein dans sa tremblante et ronde fermeté
Joint l' albastre au rubis, et le laict à la fraise.
Son teint est un beau ciel tousjours blanc et vermeil,
Où l' on void en tout temps l' aurore à son réveil
Rire parmy les lys, les oeillets, et les roses.
Enfin cette merveille, et de grace et d' attraits
A dans un corps mortel tant de divines choses,
Qu' elle fait voir aux yeux ce qu' ils n' ont veu jamais.