Rodomontade amoureuse.
Sonnet 3.
Claudine, avec le temps tes graces passeront,
Ton jeune teint perdra sa pourpre, et son yvoire ;
Le ciel qui te fit blonde, un jour te verra noire,
Et comme je languis, tes beaux yeux languiront.
Ceux que tu traittes mal te persecuteront,
Ils riront de l' orgueil qui t' en fait tant accroire,
Ils n' auront plus d' amour, tu n' auras plus de gloire,
Tu mourras, et mes vers jamais ne periront.
Ô cruelle à mes voeux, ou plustost à toy-mesme,
Veux-tu forcer des ans la puissance supréme,
Et te survivre encore au dela du tombeau ?
Que ta douceur m' oblige à faire ton image,
Et les ans douteront qui parut le plus beau,
Ou mon esprit, ou ton visage.