Le soleil d' amour.
Sonnet 38.
Tel que le mont ardant du sein de la Sicile
Vomit avec esclat des feux de toutes parts,
Tel je parois aux champs aupres de tes regards,
Puis que mon feu s' espand du desert à la ville.
Tel que le mont Caucase, ou que le mont Sipile,
Paroit transy de froid sous des glaçons espars,
Tel je parois aux champs, Claudine, quand tu parts,
Puis que mon coeur se glace, et devient immobile.
Le soleil qui regloit l' empire des saisons
N' entre plus pour agir dans ses douze maisons,
Un autre astre conduit cette ronde machine.
Et desja tout consent à cette verité,
Qu' il n' est plus de soleil que les yeux de Claudine,
Puis qu' ils sont pres, ou loin, ou l' hyver, ou l' esté.