L' amour religieuse.
Sonnet.
Je n' y veux plus penser, me doit-il pas suffire
Que les traits de l' amour ne percent point ces lieux ;
Ou bien si par hazard ils s' offrent à mes yeux,
Je veux mettre en oubly celle qui s' y retire.
En vain pour sa beauté jour et nuit je souspire,
Puisque c' est un thresor qui n' appartient qu' aux dieux ;
En vain je veux fleschir son coeur devotieux,
Je n' obtiendray jamais le bien que je desire.
Voudrois-je bien pourtant mespriser ses attraits
Qu' amour a dans mon coeur si vivement portraits ?
J' estime trop l' ardeur du feu qui ma devoré.
Il faut que mon desir se mesure au devoir,
Et que je l' aime ainsi qu' un dieu que l' on adore,
. . . . . . .mais que l' on ne peut voir.