L' amour tragique.
Sonnet 33.
Cependant, la charnays, que d' une voix hardie,
Tu chantes le malheur des princes, et des rois ;
Que tu fais résonner le theatre françois
Des funestes accens qui font la tragedie.
D' une ingrate Cloris les faveurs je mandie ;
Espris de sa beauté qui me rient sous ses loix,
Je languis, je souspire, et reduit aux abois,
Je sens coupper ma trame avant que d' estre ourdie.
Encor seray-je heureux plus que pas-un amant,
Quand je seray tombé dans le froid monument,
Si tu fais de mes feux une tragique histoire.
Je suis seur qu' en dépit des cruautez du sort,
Tes vers me donneront une immortelle gloire,
Ainsi qu' une beauté m' aura donné la mort.