Les vers eternels.
Sonnet 39.
Mesnage, dont la muse active et renommée,
Comme un jour eternel n' aura point d' occident ;
Qui du climat glacé, jusqu' au climat ardant,
De l' odeur de ton nom vois la terre embausmée.
Puis qu' un astre d' amour a ton ame charmée,
Regarde avec plaisir cet heureux ascendant ;
Possede ta Doris, chante en la possedant
Qu' au prix d' un bien si doux la cour n' est que fumée.
Quoy que dans la fureur dont je suis inspiré,
Apollon de son feu m' ait tousjours esclairé,
Claudine a dans ses yeux d' autres feux qui m' esclairent.
J' éternise ma gloire eternisant son nom ;
Et je me ris enfin des chantres qui préferent
La trompette d' Homere, au luth d' Anacreon.